Au cœur même de la notion de violence conjugale se trouve l’idée d’une relation d’emprise. Le couple agresseur- victime s’enferme dans la spirale de la violence qui croit en fréquence et en intensité. Dans la majeure partie des cas, le comportement du conjoint violent est de plus en plus dangereux et s’aggrave avec le temps. Cette évolution peut se développer sur de très longues périodes. Il peut y avoir violence psychologique et verbale pendant des années avant que survienne la première agression physique.

La loi interdit toute forme de violence, qui plus est au sein du couple. Il n’existe pas de définition précise de la violence dans les textes de loi il est plutôt fait mention d’atteinte à l’intégrité de la personne.

Le Code Pénal camerounais a prévu des dispositions sanctionnant toute personne portant atteinte à l’intégrité physique d’autrui. Les auteurs de violences conjugales que l’on classe dans cette catégorie, tombent donc forcément sur le coup de la loi. Ainsi pour protéger les victimes la loi réprimande vivement ces agissements odieux. Parmi ces dispositions figurent : blessures graves (article 277), coups avec blessures (article 279), blessures simples (articles 280 et suivants).

1) Définition

Par violence conjugale nous entendons la violence, l’agression ou le contrôle systématique exercé envers une personne par son partenaire intime. Ce qui renvoie à la maltraitance qu’une femme ou un homme peut vivre entre les mains d’un partenaire. Ce type de violence suppose un comportement à répétition et divers types de mauvais traitements.

Les violences conjugales peuvent revêtir diverses formes elles peuvent être: psychologique, physique, sexuelle, verbale.

2) Les différentes formes de violences conjugales

• La violence physique : elle atteint l’autre dans son intégrité corporelle.  Elle peut prendre la forme de violences légères (bousculade) ou de violence beaucoup plus graves (coups de poing, de pieds, morsures, strangulations, sévices)

•  La violence psychologique : elle passe davantage par des attitudes, elle a pour effets de dénigrer, dévaloriser et d’humilier la personne en tant qu’individus, elle se manifeste par des scènes de jalousie, des menaces.

• La violence verbale : elle est faite par l’usage de mot et expressions blessantes et humiliantes. Elle consiste donc à humilier son partenaire par des messages de mépris et d’intimidation.

• La violence sexuelle : elle peut aller du harcèlement sexuel à l’exploitation sexuelle, en passant par le viol conjugal.

3) Qui peut porter plainte ??

Dans le cadre des violences conjugales il faut noter que c’est la victime qui porte plainte avec les preuves à l’appui. Pour étayer votre plainte vous devez réunir le maximum de preuves pouvant appuyer son contenu: photographies, enregistrements audio et vidéo, certificats médicaux légal.

4) Quand est-ce qu’une personne victime de violence conjugale peut-elle porter plainte ?

Il est possible de déposer plainte au début des violences conjugales, ou plusieurs années après leur commencement. Il n’est jamais trop tard pour déposer plainte.

NB: Toutefois, il faut prendre en compte les délais de prescription (c’est un délai prévu par la loi passé lequel la justice ne peut plus être saisi) il est de 03 ans en matière délictuelle et de 10 ans en matière criminelle.

5) Quelle est la procédure à suivre par une personne victime de violences conjugale ?

Les personnes victimes de violences conjugales font difficilement preuve de courage et préfèrent généralement vivre dans le silence. Il n’est pas toujours facile de porter plainte  compte  tenu des conséquences que cela pourrait engendrer. Il existe donc des moyens beaucoup  plus souple que la victime pourra dans ce cas saisir le chef de famille afin de pouvoir trouver une solution au sein familial. Il sera important d’établir un procès-verbal du compte rendu de cette assise. La victime pourra ensuite, si elle le désire se rapprocher d’un service sociale, qui convoquera le conjoint violent en lui donnant une mise en garde dans la mesure où tous ces moyens s’avère être un échec.  Le cas échéant elle pourra entamer une procédure de divorce

La victime  peut également faire appel aux organismes tels que l’association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF).

De même, dans la mesure où la victime  souhaiterait porter plainte, elle pourrait se rendre auprès d’une unité de police, d’une gendarmerie ou d’un commissariat. Dans ce cas,  il faut noter que le conjoint coupable encourt des sanctions prévues par la loi tels que : une peine d’emprisonnement ou  une amende qui sera fixé par le juge de céans.

Avez-vous déjà été victime de violences conjugales ? La procédure à suivre vous semble-t-elle complique et complexe ?

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